Un traitement anticoagulant, dont l’objectif est de fluidifier le sang pour éviter la formation de caillot, est parfois indiqué avant ou après un AVC. L’une des principales indications est l’arythmie complète par fibrillation auriculaire. Le traitement par antivitamines K (AVK) est utilisé dans ce contexte depuis de nombreuses années et a fait la preuve de son efficacité. Néanmoins, ce médicament implique une surveillance régulière de la prise de sang pour mesurer l’INR afin de s’assurer que le niveau de fluidification dans le sang est correct. Si celui-ci est trop élevé, il existe un le risque de survenue d’une hémorragie (cérébrale, digestive…) qui peut être très sévère. Pour les AVK, il existe un antidote efficace qui doit être administré le plus tôt possible si un saignement survient. Cependant, les dégâts (en particulier dans le cerveau) peuvent être déjà très importants.
De nouvelles molécules ont obtenu l’autorisation de mise sur le marché en France : il s’agit du dabigatran (PradaxaÆ), du rivaroxaban (XareltoÆ) et de l’apixaban (EliquisÆ). Ces anticoagulants inhibent directement certains facteurs de la coagulation et rendent, ainsi, le sang plus fluide. Ces médicaments se prennent en une prise (rivaroxaban) ou deux prises par jour (dabigatran et apixaban). Il n’est pas nécessaire de surveiller leur niveau d’anticoagulation dans le sang contrairement aux AVK. La principale contre-indication empêchant leur prescription est une insuffisance rénale modérée/sévère. Ces molécules ont montré qu’elles étaient aussi efficaces que les AVK pour éviter la récidive d’AVC mais qu’elles diminuaient le risque de survenue d’hémorragie cérébrale comparativement aux AVK. Cependant, en cas de saignement, il n’existe pas encore d’antidote spécifique.
Il s’agit donc d’une véritable révolution en terme de maniabilité et de risque hémorragique notamment cérébral. Néanmoins, leur prescription se fait dans des indications précises, en évitant l’association à d’autres médicaments qui peuvent faire saigner.