La prise en charge de l’AVC et son traitement est un enjeu majeur de santé publique. Les études en cours visent à améliorer la prise en charge en urgence de ces AVC et aussi la prévention secondaire après un AVC. On cherche également à optimiser la prise en charge de causes spécifiques. Plusieurs études importantes sont en cours : SOCRATES pour tester un nouvel antiagrégant plaquettaire, la prise en charge ENDOVASCULAIRE combinée a la thrombolyse pour obtenir une recanalisation plus rapide de l’artère, la prise en charge des hémorragies cérébrales (INTERACT-2 et PATCH). Apres l’AVC la prise en charge plus agressive du cholestérol est évaluée (TST) et pour les patients en fibrillation auriculaire, un nouveau dispositif est testé (WATCHMAN).
A la phase aigue
Une étude internationale appelée SOCRATES vient de débuter dont le but est de comparer le ticagrelor à l’aspirine sur la prévention d’événements vasculaires chez des patients ayant présente un AVC ischémique ou un AIT. L’objectif est de trouver un traitement plus efficace que l’aspirine a la phase aigue de l’AVC chez les patients qui ne sont pas éligibles pour la thrombolyse intraveineuse. Cette étude est randomisée en double aveugle et les patients seront suivis 4 mois après leur événement vasculaire. Le ticagrelor est un antiagregant plaquettaire commercialisé en France par Astra Zeneca sous le nom de Brilique. Il a montré une efficacité supérieure au plavix après un infarctus du myocarde et un angor instable. On a donc bon espoir qu’il ait également un intérêt et une meilleure efficacité dans l’AVC.
La prise en charge endovasculaire à la phase aigue de l’AVC ischémique est en cours d’évaluation. La capture du caillot et la désobstruction de l’artère bouchée semble plus efficace que le traitement par perfusion de thrombolytique dans les cas ou une grosse artère du cerveau est bouchée. L’étude RECANALISE en 2009 avait montre un bénéfice de cette approche qui combine l’injection intraveineuse du médicament Actilyse avec l’injection de ce même médicament directement au contact du caillot qui bouche l’artère ou sa capture. Ceci est possible en passant un micro-cathéter a l’intérieur des artères lors d’une artériographie. Cette approche combinée permettait de guérir jusqu’à 93 % des patients si l’artère cérébrale était débouchée avant 3h30 après le début des symptômes. Depuis, trois études utilisant cette approche ont été négatives, mais la recanalisation de l’artère a été obtenue en moyenne plus de 5h30 après le début des sympotômes. Mais l’intérêt de ces techniques reste entier, mais doit être validé dans de nouveaux essais avant d’être utilisé partout. Une étude internationale est en cours sous le nom de SWIFT PRIME pour évaluer la capture du caillot (thrombectomie) combinée a la thrombolyse intraveineuse comparé a la thrombolyse intraveineuse seule. Les résultats de cette étude sont attendus d’ici 2 ans.
Concernant les hémorragies cérébrales, il y a jusqu’à présent peu d’avancée thérapeutique pour optimiser leur prise en charge à la phase aigue. INTERACT-2, étude internationale multicentrique a révélé que la réduction intensive de la tension artérielle dans les 6 premières heures de l’hémorragie cérébrale réduit le risque de handicap et améliore les chances de récupération de 20 %.
Par ailleurs une étude va commencer pour évaluer l’injection de plaquettes chez les patients présentant une hémorragie cérébrale sous antiagrégant plaquettaire. Cette étude PATCH va débuter dans plusieurs centres a donc comme objectif d’obtenir une diminution de l hémorragie.
En prévention
Beaucoup d’études s’intéressent à l’arythmie cardiaque (fibrillation auriculaire) car cause très importante et fréquente d’AVC. De nouveaux anticoagulants oraux ont été mis sur le marché pour prévenir le risque d’AVC dans cette population. Le problème de ces traitements est bien sur le risque hémorragique. Des patients ayant une fibrillation auriculaire et une contre-indication aux anticoagulants peuvent désormais bénéficier d’une fermeture de l’auricule. Ce procédé est actuellement évalué. Il s’agit de déployer un dispositif d’obturation (appelé WATCHMAN) au niveau de l’entrée de l’auricule de manière a l’isoler et ainsi empêcher la formation de caillot à l’intérieur. Cela se fait par voie intra artérielle, par des équipes entrainées. Deux études PROTECT-AF et PREVAIL montrent un intérêt de cette technique comparée aux anticoagulants.
L’étude TST a pour but d’évaluer la prise en charge du bilan lipidique après un AVC ischémique ou AIT chez des patients présentant un athérome et un LDL cholestérol élevé. Les recommandations actuelles préconisent un LDL inferieur a 1gr/l. Le but de l’étude est de voir si un LDL inférieur a 0.7 g/l permettrait d’obtenir une efficacité plus grande en terme de prévention. Il s’agit d’une étude internationale actuellement en cours.